27 octobre 2006
5
27
/10
/octobre
/2006
13:16
Salle de Kerjézéquel – Lesneven
Vendredi 20 octobre
(à venir, une photo du concert)
La musique de Didier Squiban m’étonne, tellement elle est évidente et surprenante à la fois. J’ai à nouveau pu en faire le constat vendredi dernier à la salle de Kerjézéquel. Oups, j’ai lâché le mot qui fâche en ce moment dans notre canton de Lesneven. En effet, cette salle, inaugurée en mai dernier, fait partie d’un grand ensemble dédié au hand-ball. Normalement prévue pour accueillir également des spectacles, elle souffre d’un manque cruel d’équipement et de nombreuses aberrations structurelles rendent concrètement difficile l’organisation d’un concert. L’acoustique y est impossible et seuls des techniciens patients et minutieux peuvent espérer atténuer les effets de la réverbération. Depuis, les gens de l’OMAC, la petite asso dont je fais partie et qui organisait le concert, se sont jurés de ne plus y mettre les pieds.
Mais je reviens à Didier et sa musique. Oui, nous l’appellerons Didier car, en plus d’un net accent du Nord-Finistère, notre homme en a le tempérament : contact simple et tutoiement sans cérémonie.
Nous n’étions que 160 spectateurs (dans cette immense salle, ça faisait pas beaucoup) pour écouter Didier en quatuor, accompagné de Bernard Le Dréau au Saxophone, Simon Mary à la contrebasse et Jean Chevalier aux percussions, soit la même équipe que sur le dernier opus du pianiste « La Plage ». Et c’est naturellement ce programme que le groupe interprètera sur scène ce soir, augmenté d’extraits de la symphonie « Bretagne » et d’autres thèmes.
C’est carrément du jazz que l’on entend. Tandis que le disque lézarde tranquillement sur la plage, sur scène on sent déjà les bourrasques de l’automne. Le toucher du pianiste se fait tour à tour incisif et précis, puis se libère, se laisse divaguer dans des improvisations où toutes les influences de Didier s’entremêlent. Admirablement soutenu par ses coéquipiers, ceux-ci trouvent naturellement leur place dans cette construction musicale où chacun prend son chorus avec de retrouver le thème du morceau.
Mais… comment ? C’est déjà la fin ? En effet, après une bonne heure de concert, les musiciens quittent déjà la scène. Heureusement ils reviendront le temps de deux rappels mais l’on sentait bien, à la sortie de la salle, en même temps qu’un ravissement, une certaine frustration. Comme un amant habile avare de caresses.
Didier me dira plus tard avoir eu une acoustique sur scène assez pénible. Peut-être cela explique-t-il la courte durée du concert ? Toujours est-il qu’il ne se fit pas prier pour satisfaire les nombreux amateurs désireux d’obtenir de l’artiste breton un autographe. Et j’en faisais partie !
