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Ce blog, créé en octobre 2006, a pour mission de partager nos passions en musique,  cinéma, bouquins et plein d'autres choses encore.

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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 19:49
Dans notre série « Les Chansons des Beatles à la loupe »
OB-LA-DI, OB-LA-DA
(1968)
 
Lorsque j’exposai à un ami Beatlesmaniaque que je m’apprêtais à rédiger une chronique sur cette chanson, il leva presque les yeux au ciel et me demanda avec beaucoup de scepticisme qu’est ce qui pouvait bien motiver mes choix sur des chansons qu’il ne considérait pas comme les plus enthousiasmantes du célèbre quatuor (Get Back et Lady Madonna)
 
Certes, il ne faut voir dans ces choix aucune idée de classement genre « mon tiercé gagnant Beatles » ou effectivement "Ob-la-di, Ob-la-da" n’aurait sans doute pas trouvé place. Mais, car il y a un mais, il ne faut pas non plus jeter trop vite cette chanson aux orties. C’est donc une proposition de réhabilitation que je vous propose ici.
 
On s’est beaucoup moqué de ce titre « Ob-la-di, Ob-la-da », jugé particulièrement niais, qualificatif dont les détracteurs badigeonneraient facilement McCartney et son oeuvre avec un bel acharnement.
 
Au chapitre des titres à onomatopées ridicules – a priori – McCartney ne fut ni le premier ni le dernier. En effet, avant lui on citera « Da Doo Ron Ron » des Chrystals, popularisé en France par Sylvie Vartan. Après lui, le groupe Police en 1980 nous offrira un « De do do do, De da da da» très enlevé. Et puis, pourions nous oublier le magnifique « Awopbopaloobop Alopbamboom » de Little Richard, idole de McCartney (Bon, le vrai titre c'est "Tutti Frutti" mais on va pas chipoter).
 
1 – COMPOSITION
Pour ce paragraphe je vais une nouvelle fois taper dans la biographie de Barry Miles. McCartney raconte avec force détails la genèse de cette chanson, lors du séjour en Indes. « Un soir, nous sommes descendus au village parce qu’un film y était projeté. .. C’était formidable, nous descendions tous ce chemin poussiéreux légèrement en pente qui partait du centre et traversait la jungle. J’avais ma guitare et j’accompagnais la procession en chantant « Ob-la-di, Ob-la-da » qui j’étais en train d’écrire. Bien entendu, Ob-la-di, Ob-la-da n’a aucun rapport avec la méditation, à part peut-être quelques mots « Life goes on... » (La vie continue...) Elle raconte une petite histoire entre Desmond et Molly. En fait, je crois que tout le monde l’aimait bien.
J’avais un ami, Jimmy Scott, un joueur de congas nigérian et que je croisais dans les clubs à Londres. Il utilisait des expressions comme « Ob la di ob la da, lifes goes on, bra ! » (Ob la di ob la da, la vie continue, soutif !) J’adorais cette expression. Il la disait à chaque fois qu’on se voyait. Quand quelqu’un disait « too much » (C’est trop), il répondait :  « Nothing too much, just Outta sight » (Rien n’est trop, c’est juste hors de portée) Un jour sans doute, on le considérera comme un grand gourou ! A mes yeux, c’était un philosophe. En tous cas, c’était un mec génial, et je lui ai dit :  « J’adore vraiment cette expression, je vais l’utiliser ! » Et je lui ai envoyé un chèque plus tard en remerciement, parce que même si j’avais écrit toute la chanson, la phrase était la sienne.
 
Musicalement, la chanson est assez proche tant mélodiquement que rythmiquement d’un calypso, cette danse jamaïquaine à deux temps.
 
2 – Enregistrement
Ob-la-di, Ob-la-da fut enregistré lors des séances de l’album sans nom, appelé en France « Double Blanc » et dans les pays anglo-saxons  « White Album ». Ces séances démarrent le 30 mai 1968 et s’achèvent fin septembre de la même année. Notre présente chanson est enregistrée du 3 au 15 juillet au studio 2 d’Abbey Road.
 
John s’ennuya ferme en travaillant sur « Ob-la-di, Ob-la-da », une chanson qu’il détestait royalement et dont l’enregistrement lui semblait prendre trop de temps. Bien que des musiciens extérieurs aient été engagés pour un arrangement de cuivres, Paul n’était pas satisfait de la version qu’ils en avaient faite et insista pour tout recommencer. Le lendemain, il reprit tout depuis le début, avant de décider finalement que la première version était la meilleure, avec son intro appuyée au piano jouée par John dans le style « blue beat ».
On a dit que cette chanson avait été la cause de bien des disputes, mais Paul a un souvenir différent : Je me souviens que j’étais en studio avec George et Ringo en train de me débattre avec une version acoustique de la chanson. John était en retard pour la séance, mais quand il est arrivé en trombe, il s’est excusé, de très bonne humeur. Il s’est assis au piano et a instantanément joué cette intro blue beat !... On était ravi de le voir si en forme... Du coup, son intervention nous a apporté l’excitation qui nous manquait et la chanson en a été toute métamorphosée. Lui et moi avons travaillé durement sur le chant, et je me souviens que nous nous sommes bien éclatés à faire ça.
 
Au bout d'une vingtaine de prise et d'ajout divers d'overdubs, Ob-la-di, Ob-la-da fut terminée le 15 juillet et le lendemain Geoff Emerick, l’ingénieur du son qui travaillait avec eux depuis des années, décida de quitter les séances, car il ne supportait plus la tension, les disputes et les insultes dans le studio.
 
3 – Discographie de Ob-la-di, Ob-la-da
 
La chanson figure donc sur le double blanc, sorti le 22 novembre 1968. Elle est calée en 4ème plage entre Glass Onion et Wild Honey Pie. Bien que contenant quelques singles potentiels, tels « Back In the USSR » et While My Guitar Gently Weeps », aucun 45 tours ne fut issu de ce double album (format assez exceptionnel à cette époque pour le rock).
 
En France cependant, Pathé-Marconi, éditeur et diffuseur pour notre pays de la maison EMI et  de ses labels, tel Apple, mis sur le marché, en janvier 1969, un 45 tours avec en face A « Ob-la-di, Ob-la-da » et en face B « While My Guitar Gently Weeps » (cherchez l’erreur !).
 
En 1973, sur la compilation The Beatles 1967-1970 (appelée en France, « le double bleu » on aime rappeller dans l'appellation qu'on en a pour son argent !), 3 titres sont extraits du double blanc, Ob-la-di-Ob-la-di n’est pas oublié.
 
Sur l’Anthology 3, parue en 1996, nous avons une version très intéressante, sans l’intro au piano de John et avec des arrangements de cuivres plus dynamiques. Le tempo me semble plus alerte et je ne suis donc pas loin de préférer cette version oubliée dans les placards du studio Abbey Road.
 
N’ayant jamais été classé n°1, Ob-la-di-Ob-la-di ne figurera donc pas sur la compile du même nom, sortie en 2002.  
 
4 – Versions concerts de Paul McCartney.
Ben non, Paul n’a pas encore offert à son public cette chanson. Pour la prochaine tournée ???
 
5 – Autres versions.
La première cover nous vient de Memphis, et plus précisément du label Stax, la mythique maison de disques dédiée à la Soul Music. C’est donc Arthur Conley qui s’y colle pour l’édition d’un 45 tours avec en face B un hommage poignant à son maître Otis Redding « Otis Sleep On ». Une différence notable est le remplacement de la strophe « Live goes On, bra » par « Live goes On, Yeah ».
 
Mais c’est bien sûr en Jamaïque qu’il nous faut chercher des interprétations inspirées.
 
Sur la compilation « TROJAN BEATLES TRIBUTE BOX SET » nous trouvons naturellement deux versions de notre chanson inspirée nous l’avons dit plus haut des rythmes jamaïcains.
 
Tout d’abord Ken Lazarus : version assez fidèle à l’originale, un petit plus chaloupée et avec l’intro au piano. Un saxophone bienvenu rajoute quelques petites phrases ici et là. Ken Lazarus a cru bon également d’oublier le sulfureux « bra ! » et lui préférer un « Yeah ! » plus consensuel.
La deuxième version est celle de Joyce Bond qui nous offre une version assez sympa également. Ici la chanteuse s’accapare sans complexe le « bra » et ça lui va bien.
 
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commentaires

M
Me voici, me voilà ! Je n'avais pas encore pris le temps de lire cette chronique. C'est chose faite et c'est bien intéressant. J'aime bien la chanson. Très entraînante, elle me met de bonne humeur.Pour les moins bonnes, les deux citées figureraient certainement au palmarès. Y'en a quelques autres, mais finalement assez peu dans l'oeuvre.Migwell
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P
En matière de palmarès, j'avais bien aimé celui que tu avais établi dans ton article sur le double blanc : http://www.chezmigwell.com/article-4637659.html <br />  
J
Tiens, voilà une idée...Et si tu nous faisais un "worst of" des Beatles ??? Les 5 plus mauvaises chansons selon toi...Pas mal comme idée , non ???Jean-François<br />  
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P
Voilà une idée qu'elle est bonne ! En fait j'en étais à la réflexion qu'on avait tellement écrit sur les meilleures que je ne voyais pas trop quoi ajouter. <br /> je vais creuser cette option même si elle n'est pas particulièrement flatteuse pour les Beatles. Mais "qui aime bien chatie bien..."<br /> Philippe
B
Moais, beau travail de recherche mais ça reste à mes yeux une des pires chansons des Beatles.
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P
Dommage de ne pas t'avoir mieux convaincu, Benoît ! Mais pour moi, il y a tout de même pire, ne serait-ce que, sur ce même album, la chanson suivante  "Wild Honey Pie" et bien sûr l'innommable, le cthulhu des Beatles : "Revolution n°9".<br /> Philippe
C
Toujours aussi précises tes analyses ! la suite, la suite !
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