12 juin 2007
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MEMORY ALMOST FULL
La critique de Télérama
(n°2995 du 6 juin 2007)
Alors que la plupart de ses pairs se contentent d'exploiter leurs « back catalogues », Paul McCartney, 65 ans le 18 juin, produit, bon an mal an, un nouvel album. Ces derniers temps, lorsqu'il ne poursuivait pas ses velléités d'être reconnu comme un grand compositeur classique, il s'évertuait à démontrer, avec une certaine réussite, que le Paul mélodiste du temps des Beatles était toujours bien vivace et, de façon plus douteuse, à tenter de se réapppropier aux dépens de feu Lennon l'héritage du Fab Four.
Memory almost full, son premier album pour le label de Starbucks, s'inscrit sous le signe de la rupture. Il arrive au terme d'une année qui a vu l'image du « gentil Beatle» écornée. Son mariage avec le mannequin Heather Mills a mal tourné, offrant le spectacle d'un inélégant lavage de linge sale en public. D'où le parfum nostalgique de ses textes aujourd'hui. Macca préfère se remémorer des temps où l'insouciance, l'inspiration et l'amour régissaient son existence. Si le rockabilly soft de That was me évoque son enfance, la tonalité générale du disque rappelle le McCartney détendu, libéré du poids des Beatles, au début des 70's. Celui de la vie à la ferme avec Linda (Ram) et de la création de Wings. Un groupe sous-estimé dont les fadaises ont injustement éclipsé les nombreux instants magiques d'une pop inventive illuminée par la voix et le génie mélodique qu'on connaît (Band on the run et une flopée de singles).
Evidemment, tout n'est pas brillant sur Memory almost full et il faut vite oublier le neuneu Dance tonight, le mièvre Gratitude pour ne retenir que le savoureusement sautillant Ever Present Past ou le délicieusement fragmenté Mr Bellamy. Et surtout tomber en arrêt devant la perle rare, le divinement plaintif You tell me, merveille de pop song mélancolique qui justifie à elle seule l’acquisition du disque. Hugo Cassavetti.
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Published by Philippe
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Disques