
MEMORY ALMOST FULL
La critique de Rock&Folk
(n°479 de juillet 2007)
Avant propos (par Philippe) : Allez, nous concluons notre série de critiques du dernier disque de l'ex-Beatles par celle du vénérable et plus que quarantenaire Rock&Folk. Il faut savoir que dans la guerre Bealtes/Rolling Stones, le magazine est ouvertement engagé du côté des voyous de Richmond en particulier grace à (ou plutôt à cause de) son rédac en chef qui n'est autre que le célèbre Philippe Manoeuvre, le rock critique, ami des stars reconnaissable par la paire de Ray Ban collée sur le nez, nuit et jour. Or, dans ce journal de propagande stonienne, se trouve un espion à la solde du quatuor de Liverpool. J'ai nommé le grand, l'excellent Jérome Soligny ! Cet ancien chanteur, au goût très sûr (ne vénère-t-il pas Bryan Ferry, David Bowie...) possède, de plus, une plume parmi les meilleures de la rédaction (avec bien entendu l'indispensable Nicolas Ungemuth).
Comme l'a dit par ailleurs Benoît : "Je viens de lire la critique de Soligny dans Rock & Folk : je pense que c'est la plus objective et synthétise assez bien le débat qui a animé ce blog sur la dernière semaine."
La voici donc :
Parce qu'il craint peut-être les représailles de José Bové, Starbucks n'est pas bien implanté en France et c'est à Universal qu'incombe la rude tâche de distribuer le nouvel album de Paul McCartney, récemment signé par le marchand de café via sa filière Hear Music. Ainsi, pour des raisons qu'on se contentera, faute de place, de qualifier de mauvaises, l'opulent bassiste a quitté le navire EMI alors que ce dernier avait fait des miracles, vue la conjoncture, avec son "Chaos And Creation ln The Backyard". Fruit d'une collaboration à double sens avec Nigel Godrich,
l'album quasi miraculeux a fait se pâmer la critique qui n'a pas hésité un seul instant à le comparer à ses meilleurs enregistrements, toutes périodes confondues.
Ceux qui s'attendent à une suite de même facture risquent d'être très déçus par "Memory Almost Full", débuté avant "Chaos And Creation ln The Backyard" et que Macca avait remisé sur les conseils de George Martin. En revanche, les amateurs des Beaties qui n'ont jamais craché sur les Wings et Paul en solo estimeront sans doute et avec raison qu'il compte parmi ses bons disques. Ainsi les imparables "Dance Tonight" et "Ever Present Pas!" se révèlent bien moins désuètes qu'elles en ont l'air. De même, "Vou Tell Me" ou "The End Of The End" peuvent rivaliser avec certaines de ses ballades classiques, tandis que "Feet ln The Clouds" et "House Of Wax" témoignent d'un besoin constant de jouer avec le feu. Elégant dans l'adversité, le futur divorcé se contente de lancer quelques piques en direction de son ex et préfère, à son évocation, celles de souvenirs d'enfance ou d'histoires d'amour qui finissent bien ("See Vour Sunshine").
JEROME SOLIGNY