PAS DE VIE SANS FRIC (You're Dead Without Money - 1971)
James Hadley Chase (1906-1985)
Traduit de l'anglais par Janine Hérisson
Collection James Hadley Chase (n°22) - Gallimard
Fort satisfait de ma précédente lecture (rappel ici), je retourne dans la remise en quête d’un nouveau roman de James Hadley Chase. Bingo ! Je dégotte celui-ci et m’y attelle sans attendre.
Ce livre est publié par Gallimard dans une collection que l’éditeur a dédié à l’auteur. Sauf erreur de ma part, il s’agit là d’un cas unique. Pourquoi lui et pas Chandler, Goodis ou encore Ed McBain ? Les mystères du marketing sont parfois opaques ou seulement éclairés par les chiffres de vente. Toujours est-il que cette collection bénéficie des illustrations de l’auteur de BD Jean-Claude Claeys. Pas de quoi s’extasier sur notre exemplaire.
« Pas de vie sans fric » est un polar sans meurtre. C’est assez rare pour être mentionné. Le système narratif est indirect : Un écrivain rencontre dans un bar un type qui lui raconte une histoire, donnant ainsi matière à un sujet de livre. Al Barney, le conteur, est curieusement rétribué en bières, hamburgers et saucisses dont il se gave au fil du livre.
Globalement on peut trouver beaucoup de similitudes entre « Chantons en chœur ! » et « Pas de vie sans fric ».
D’une part, le lecteur côtoie différents personnages ou groupes tous liés à l’action. Les fonctions et caractères des personnages se retrouvent également d’un livre à l’autre. C’est particulièrement vrai pour ce qui concerne le trio père, fille et gendre associé dans les deux livres dans des activités peu orthodoxes. On retrouve aussi des malfrats homosexuels. D’ailleurs on est en droit au passage de soupçonner le père Chase d’homo phobie, les références aux « pédés » et à la description de leur comportement sont en effet souvent caricaturales. J’ai lu que la déchéance était une constante majeure de l’œuvre de Chase. Ici, elle est incarnée par Elliot, acteur infirme viré d’Hollywood. Enfin, il y a aussi les petites frappes qui cherchent à réaliser le gros coup, mais ils sont tellement minables que l’auteur ne leur donne pas la moindre chance. Oui, globalement on peut dire que Chase déteste cordialement les méchants de son bouquin. Et ils sont nombreux. Mais il y a tout de même deux ou trois personnes sauvables, non exemptes de reproches, certes, mais qu’un accès de droiture est comme une bouée au lecteur qui a tout de même besoin de héros.
L’histoire tourne donc autour d’une série de timbres russes d’une valeur considérable. Tous nos protagonistes, plus la CIA, s’y intéressent pour des raisons diverses, souvent vénales.
Je suis ressorti de ce polar avec le même bonheur que celui procuré par la lecture de Chantons en cœur, prouvant une nouvelle fois que James Hadley Chase est un écrivain qui me convient.
Hé hé ! Vous pensiez vraiment que j’allais vous priver de l’édition anglaise ?