23 juillet 2007
1
23
/07
/juillet
/2007
21:20
L’ABSENCE DE L’OGRE
Dominique Sylvain
Viviane Hamy (2007)
Viviane Hamy (2007)
Lorsque mon libraire favori m’annonça la prochaine venue de Dominique Sylvain, j’avoue que cela me laissa quasi de marbre. « Connais pas » fut ma première réponse. « ben justement, c’est l’occase » me répondit-il « surtout pour quelqu’un qui aime le polar ». Sans doute que mon libraire, visiteur occasionnel de ce blog, ne retrouvera qu’un lointain rapport avec notre réelle conversation mais il faut bien que je résume tout en conservant l’essence de nos propos.
La première bonne surprise fut de découvrir que Dominique Sylvain, c’est pas un gars, c’est une fille. Et une fille aussi charmante que sympa. Alors, même si je voulais dire du mal de son bouquin, j’y arriverais pas et je m’étais dit : « si j’aime pas, j’en parle pas ».
Puis j’ai laissé reposer le livre sur ma pile d’ouvrages à lire. Je procède souvent avec les livres comme avec les bouteilles. J’entrepose quelques temps avant de consommer, sauf s’il y a urgence.
L’histoire : tout démarre avec le meurtre de Lou Necker, jeune rockeuse qui squatte une usine désaffectée. Brad Arceneau, jardinier au Parc Montsouris est le coupable idéal. Une fausse identité et un passé trouble. Mais Ingrid Diesel connaît bien Brad et est persuadée de son innocence. Aux côté de son amie Lola, l’ex-commissaire, elle va mener une contre-enquête.
Des odeurs, celles des épices, des jardins secrets ou publics, des saveurs, celles des mets de Maxime ou de la Nouvelle-Orléans, des musiques, soul si possible (Otis Redding, Marvin Gaye ou les Neville Brothers) mais pourquoi pas rock gothique avec les Vampirellas sans oublier le toucher, celui de ces corps que le « regain » affole : Pas de doute, l’écriture de Dominique Sylvain est sensuelle. Avec un humour délicat, comme effleuré, l’auteur met en scène une multitude de personnages pas toujours aussi clair qu’on pourrait le croire. Chacun a ses troubles et ses doutes.
Dominique Sylvain a également l’art de raconter les lieux. Comme ce petit paradis de verdure qu’est le parc – ou du moins ce qu’il en reste – de Louis Guillaume Giblet de Montfaury, botaniste du XVIIIème siècle dont la romancière va jusqu’à écrire la biographie. Ou encore cette évocation de la Nouvelle-Orléans encore sous le traumatisme de Katrina.
Néanmoins nous sommes bien dans un polar et, après avoir laissé le lecteur s’aventurer sur de fausses pistes, la révélation du coupable est une réelle surprise.