Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Ce blog, créé en octobre 2006, a pour mission de partager nos passions en musique,  cinéma, bouquins et plein d'autres choses encore.

De Nantes à Brest, puisque ce sont les villes qui bornent notre éloignement géographique, nous utilisons le blog comme canal de nos coups de coeur !

Ce site est bien sûr ouvert à la famille, aux amis et à tous ceux qui passent pas là. N'hésitez pas à réagir aux articles en y mettant vos propres commentaires.

Pour suivre l'actualité du site, vous pouvez aussi vous inscrire à la "newsletter".

Bonne visite !

dossier Beatles

 

 

Recherche

Articles RÉCents

24 décembre 2007 1 24 /12 /décembre /2007 16:14
The McCARTNEY YEARS
Coffret de 3 DVD
Sorti le 12 novembre 2007
 
Je songeais à rédiger une critique de cette somme lorsque celle de l’excellent et érudit Patrice Le Berre fut publiée dans les pages « sorties » du journal Le Télégramme.
 
Retrouvant sous sa plume toutes les impressions qui me vinrent à l’issue d’une série de visionnage, je vais simplement me contenter de reproduire ici son texte, avec son aimable autorisation.
Heureux événement que la parution de cette anthologie (durée totale: six heures et demie) de l'œuvre de Paul McCartney.
Elle débute en 1970, année de séparation d'un certain quatuor et de démarrage d'une carrière solo incroyablement prolifique: 21 albums studio, une demi-douzaine de live, 70 singles, cinq œuvres classiques, quatre disques électro, des musiques de films, des comptines, des tournées mondiales ... la carrière d'un petit prolo joufflu de Liverpool, musicien autodidacte et travailleur acharné, devenu le compositeur pop le plus interprété de la planète - 3.000 « covers » enregistrées de « Yesterday », pour ne citer que celle-là, record absolu loin devant « My way » et, toutes périodes de sa carrière et tous formats confondus, le plus gros vendeur de l'histoire du disque ! Pas tout à fait rien, donc.
 
UNE KYRIELLE DE TUBES
Pas un hasard si la parution de ce coffret intervient alors que le travail de Sir Paul, longtemps regardé de haut par la critique, est désormais largement réévalué. L’occasion est ici idéale pour découvrir ou redécouvrir, en son et images, une kyrielle de tubes (parsemés, certes, ici et là, de quelques indéniables fautes de goût) dont de véritables joyaux de trois minutes qui scintilleront longtemps encore. Les deux premiers DVD présentent 40 clips, ou proto-clips; de « Maybe l'm amazed » (1970), sous forme de diaporama intime, à l’euphorisant "Fine line" de 2005.
 
D'authentiques bijoux visuels ( « Coming up » en 1980, « This one» en 1989, « Pipe of peace » en 1983 ... ), de splendides raretés (« Brown-eyed hahdso­me man» en 1999 et sa chorégraphie délirante, « Press » en 1986 tourné dans le métro londonien aux heures de pointe ... ), des catastrophes esthétiques millésimées ( « London Town» en 1978, titre sublime mais sup­plice pour les yeux, « Hi hi hi » en 1972, vestimentairement éprouvant) et quelques gentilles niaiseries avec lesquelles le temps qui passe n'a pas été tendre (mentions spéciales aux duos de 1982 et 1983, « Ebony and Ivory » et « Say say say »). Deux possibilités s'offrent au spectateur: les lire dans l'ordre préalablement retenu par les concepteurs du coffret, ou (option à privilégier) dans l'ordre chronologique. Elément hautement appréciable : chaque clip (et les bonus des trois DVD) peut s'accompagner d'un commentaire de McCartney, souvent riche en anecdotes.
DE WINGS AU SUPERBOWL Le troisième DVD présente Paul McCartney en Live, à différentes époques: la tournée US de Wings (son groupe des 70's) en 1976, L’émission « Unplugged » de MTV en 1991, sa venue événementielle au festival de Glas­tonburyen 2004, le « Let it be» au micro en panne du Live Aid de 1985 et son ouverture du Superbowl 2005. Sans oublier l'intégralité du documentaire « Creating Chaos at Abbey Road » en 2005.
Au final, la bande-son d'une carrière inouïe encore loin d'être terminée.
Patrice Le Berre
- Coffret 3 DVD (MPL Communications/Warner)
 
Et puisque c’est Noël, il faudra bien commencer par l’effort délicieusement kitsch du clip «Wonderful Christmastime ». Redoutable !!!

Partager cet article
Repost0
12 décembre 2007 3 12 /12 /décembre /2007 13:18
The TRAVELING WILBURYS COLLECTION
Rhino
Sortie le 11/06/2007
 
1988. George Harrison est pressé par sa maison de disque de fournir une face B inédite pour le 45 tours de « This Is Love ». Cette chanson est extraite du nouvel opus du quiet Beatles « Cloud Nine ».
 
L’idée lui vient de réunir quelques bons copains pour l’occasion. Et non des moindres : Bob Dylan, Roy Orbison (Pretty Woman), Tom Petty et, cherchez l’erreur, Jeff Lynne, le producteur de Cloud Nine.
 
Pour faire court, la face B fut si convaincante (« Handle With Care » qui ouvre le premier disque) et l’ambiance de l’enregistrement si bonne que nos amis décidèrent, dans la foulée, de faire un album entier sous le nom des Traveling Wilburys. A noter que les véritables noms des artistes sont remplacés par les pseudonymes dont le nom de famille commun est Wilbury. Seules les photos, jamais vraiment nettes, permettent d’identifier les artistes.
 
Deux années plus tard, malgré le décès de Roy Orbison le 6 décembre 1988 (crise cardiaque à 52 ans), encouragés par le succès du premier disque, les Wilburys remettent le couvert en quatuor. On reconnait, dans le titre de l’album, intitulé Volume 3, la facétie pince sans rire de George Harrison.
 
2007. La prestigieuse maison de disque Rhino nous offre la première réédition CD de cette aventure. Tous les discophiles connaissent le sérieux de la maison Rhino, apportant un soin extrême à la qualité du son (nettoyage des bandes originales, remasterisation exceptionnelle) mais aussi au packaging. Les amateurs ne seront pas déçus. Rhino démontre une fois de plus son savoir faire. Joli boitier, note de pochettes et illustrations bien fournies ET, judicieusement placé entre le volume 1 et le volume 3, un DVD constituant le numéro manquant. Bien joué !
 
J’avoue qu’à l’époque j’avais complètement zappé le projet Traveling Wilburys (on ne peut pas être sur tous les fronts) et c’est donc avec une oreille vierge que je découvre aujourd’hui cette musique. Non sans une double appréhension : Nous sommes encore dans les années 80 et son usage maladif des premiers synthés numériques, le tout aggravé par la présence du producteur Jeff Lynne, justement amateur de synthés en tous genres (les plus anciens se rappelleront de l’Electric Light Orchestra dont il fut le leader).
 
Et puis non, voilà une musique qui a bien supporté l’épreuve du temps. Bon, quelques séquences de synthé viennent parfois nous titiller les oreilles mais sans trop gâcher le son. Globalement, le niveau est à la hauteur des protagonistes. Evidemment, un beatlesmaniaque de ma trempe ne peut qu’être particulièrement séduit par la présence de George Harrison qui se fend de plusieurs titres très inspirés comme le déjà nommé « Handle With Care », mais aussi l’excellentissime « Heading For the Light ». La voix de Roy Orbison, haute et claire (écoutez « Not Alone Any More), tranche avec celles, éraillées et approximatives de Tom Petty et Bob Dylan (mais ça n’est une nouveauté pour personne !).
 
Le volume 3 reste de bonne facture même s’il n’égale pas son prédécesseur. On y appréciera une reprise sympathique du classique « Runaway » (immortalisé en France par Dave sous le titre de « Vanina »)
 
Enfin, on se délectera du DVD en bonus. Rhino a vraisemblablement balayé dans tous les recoins pour collecter l’intégralité des images disponibles. J’ai particulièrement apprécié l’épisode où Bob Dylan demande l’avis de ses compères à l’issue de sa prestation vocale. Ces derniers lui répondent avec un faible enthousiasme : « C’est bon ! ». Vexant ! Séances d’enregistrement, clips et témoignages nous donnent à voir un bel exemple de franche camaraderie où l’égo souvent surdimensionné des rocks stars est mis au placard.
Petit jeu dans le ton "Salut les copains" : Sauras-tu reconnaître tes idoles ?
Maintenant, dans le ton "Guitares magazine" : "Saurez-vous identifier ces guitares ?"
 

Pour nos amis aux fins de mois sans difficulté : le coffret en édition de luxe !
Partager cet article
Repost0
6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 18:47

En echo à l'article de Philippe sur la fermeture du magasin La Sonothèque, à brest ( http://canal.nantes.brest.over-blog.org/article-7159837-6.html ), je vous soumets aujourd'hui une lettre parrue dans le magazine les Inrockuptibles de la semaine dernière :

 

"Disquaire indépendant depuis 1992, la nouvelle m'a été envoyée par un ami le 4 octobre dernier : Roadiohead sort son nouvel album uniquement sur internet et on paie ce qu'on veut. Certes la nouvelle fait peut-être plaisir à entendre pour certains mais pour nous, disquaires indépendants au Luxembourg, c'est terrible. Que Radiohead soit fâché avec les maisons de disques c'est une chose, mais qu'il nous pénalise c'en est une autre. La plupart des albums sont souvent disponibles gratuitement deux mois avant les sorties officielles sur internet, quand ceux-ci sortent officiellement il y a toujours des personnes qui sont intéressées par l'objet et qui n'ont rien à faire d'avoir une copie MP3 merdique. Radiohead a certainement oublié que grâce aux disquaires un grand nombre de personnes les a découvert.

Tout le monde est pénalisé dans cette histoire. Aujourd'hui, je passe mon temps à expliquer à mes clients qu'il n'y a pas de sortie CD Radiohead support officiel pour l'instant, les fans sont dégoûtés. Si Arctic Monkeys, The Smashing Pumpkins, Prince, Pearl Jam, Hard-Fi, Babyshambles, B.R.M.C., Interpol ou encore Queens of the Stone Age avaient fait la même chose, nous aurions fermé depuis quelques temps déjà. A titre informatif, à Luxembourg-ville en 2002, nous étions cinq disquaires, aujourd'hui nous ne sommes plus que deux."

 

Après visite sur le site de Radiohead, il s'avère que l'acquisition du nouvel album peut s'effectuer de deux façons : un téléchargement en mp3 (160 Kbps, hum...) pour lequel l'acheteur donne ce qu'il veut, ou en commandant un superbe "discbox" qui inclue 2 CD (dont un de bonus) et 2 vyniles, photos et artwork pour la maudique somme de 40£ (soit environ 60€), uniquement disponible via le site, cela va sans dire.

 

Qu'en penser... le dernier album de Radiohead - poids lourd de la pop anglaise en terme de volume - a-t'il autant de valeur sans son support ? A titre personnel, je réponds non : le plaisir de retirer l'emballage, celui de sentir l'odeur du livret neuf, la curiosité et l'espoir de découvrir une présentation originale et enfin le Rituel Immuable de glisser le CD dans le lecteur avant de m'asseoir dans le canapé, à égales distances des deux enceintes, attendant le premier son pour me plonger dans les notes des pochettes ont sans doute une valeur marchande, que j'integre au prix du disque. D'autant que les productions du groupe sont réputées comme particulièrement soignées, alors écouter ça en mp3... autant donner de la confiture aux cochons...

 

J'entends d'ici les commentaires : "mon ptit gars, si t'es si tatillon et défenseur du bel ouvrage, pourquoi t'achettes pas le Discbox ?"  réponse simple : my name is not Cresus !  c'est que j'ai une femme à habiller et un chat à nourrir, moi ! et 60€ pour une nouveauté c'est juste deux fois au-delà de mon prix plafond psychologique.

 

Conclusion : n'étant ni collectionneur de Radiohead, ni sourd au point de me farcir du mp3, je ferai partie des déçus qui n'entendront pas le son du dernier Radiohead et qui pourtant auraient volontiers dépensé la vingtaine d'euros nécessaire à l'acquisition d'un petit digipack (j'aurai même poussé jusqu'au boîtier cristal) et avec, du plaisir de retirer l'emballage, de sentir l'odeur du livret, etc. etc. Pire encore ! vous, fidèles bloggeurs, devrez aller chercher ailleurs une critique de ce disque qui mérite pourtant certainement que l'on s'y attarde.

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 20:51
J’ai découvert White Stripes par la grande porte : L’album vinyle "Elephant" m’avait séduit par une pochette particulièrement belle. Ca peut tenir aussi à ça, le choix d’un disque. Peut-être plus pour longtemps (voir article sur la Sonothèque et un autre à venir sur Radiohead et les disquaires)
 
Le duo, une formation très originale : guitare/chant, batterie. Jack et Meg White. Frère et soeur ? Mari et femme ? La légende est indécise.
 
Musicalement la filiation Led Zeppelin est évidente. Jack White a le timbre d’un Robert Plant, la Gibson d’un Jimmy Page tandis que Meg White a la baguette aussi lourde qu’un John Bonham, mais avec un manque de technique qui la ferait plus ressembler à un Ringo Starr (pardon Ringo, on t’aime !). 
 
Puis il y eu « Get Behind Me Satan » qui confirma mon attrait pour le groupe.
J’avais acheté le dernier White Stripes cet été, avant de partir en vacances. Les premières écoutes furent difficiles. Enthousiasme assez tiède. D’abord, cet espèce de cornemuse au son aigrelet sur le premier titre. Pénible. Je classe le disque dans le rayon « en attente ».
 
Je reprends l’affaire cet l’automne. Nouvelles écoutes attentives. Les titres teintés de blues s’en tirent plutôt bien. Dans ce domaine, la fin du disque est bien la meilleure partie.
 
Tout de même, j’ai l’impression que le groupe est arrivé au bout de sa formule. L’inspiration n’est plus aussi foisonnante. L’album des Raconteurs, "Broken Boy Soldiers" (2006) autre groupe de Jack White est autrement plus réussi, plus inspiré… Et puis, il y a cette reprise infernale « Conquest ». C’est lourd, pompeux, chiant et pénible.
 
On l’aura compris : un disque qui risque de prendre de la poussière sur l’étagère.  
Partager cet article
Repost0
25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 23:30

Civilians – septembre 2007 chez Pias / ANTI

Après Burgalat, je vous propose un voyage outre atlantique à la rencontre d'un autre producteur : Joe Henry. Un autre continent et un autre univers musical, bien plus proche des racines blues, soul et folk. Point d'électro ou d'easy listening chez cet homme, mais une approche bien plus puriste de la musique populaire américaine, essentiellement noire.

J'ai découvert Joe Henry il y a à peu près deux ans, au hasard des pages du magazine Muziq. A cette époque, Henry se faisait remarquer pour son art de remettre en selle d'anciennes étoiles de la Soul, leur concoctant tout spécialement quelques titres sublimes, qu'il arrangeait et produisait avec une extrême minutie et un respect authentique. Ainsi, Solomon Burke, Bettye Lavette, Mavis Staples, Allen Toussaint défilèrent dans son studio et retrouvèrent, le temps d'un album, le plaisir et l'éclat de leurs années de gloire. Deux disques illustrent à merveille ce travail : l'album de Bettye LaVette « I've Got My Own Hell To Rise » et la compilation « I Believe To My Soul », éditée chez Rhino (excusez du peu !), dans laquelle on retrouve le gratin des soulmen et soulwomen des années 60, sur des compos originales (et Billy Preston à l'Hammond B3, ça ne se refuse pas).

                 

En parallèle de ce travail d'orfèvre, Henry compose et enregistre sous son nom. Plusieurs albums déjà salués par la critiques à maintes reprises, lui ont permis d'asseoir sa réputation et d'en faire un des producteurs les plus écoutés de la scène contemporaine. Civilians – sorti en septembre – est particulièrement délectable. Sur le plan de l'artwork d'abord : un digipack illustré de photos en noir et blanc, rappelant l'Amérique des années 60. Puis musicalement bien sûr, fidèle à ses convictions, Henry se laisse guider par ses influences et livre un album de toute beauté, reposant et apaisant, entre folk, jazz et soul. Sorte de rencontre entre Dylan, Tom Waits et Randy Newman.

Cet album est parfaitement recommandable à toute personne sachant s'émouvoir d'un accord de piano joué en sourdine, de quelques notes de guitare en picking, d'un swing un poil mélancolique. Avant de décorer l'album des quatre fameuses clefs, Hugo Cassavetti termine ainsi sa critique dans le Télérama n°3010 : « Imaginez un album de Tom Waits débarrassé de ses tics gueulards et de ses morceaux foutraques ou dissonants qu'on ne réécoute jamais : il pourrait bien ressembler à Civilians. » J'y souscris entièrement.

Partager cet article
Repost0
10 octobre 2007 3 10 /10 /octobre /2007 15:03

Le cas Burgalat

 

Dans le landerneau du petit univers musical français, Bertrand Burgalat est souvent cité en référence. Encensé par la critique, adulé par ses pairs, idolâtré par ses fans, ce producteur arrangeur auteur compositeur interprète remixeur DJ ne laisse pas indifférent. J'ai testé pour vous.

Rock & Folk septembre 2007, page 82, le redac-chef Manoeuvre himself écrit ses quelques lignes : « Dans un mood Motown, les deux hommes balancent un de ces morceaux pièce montée comme on croyait que seul Berry Gordy ou Gramble & Huff en avaient le secret. » plus loin on lit « Oeuvre presque parfaite... » ; l'objet du délit : le dernier Burgalat, Chéri BB, que la presse musicale soutient massivement vient de paraître, exclusivement distribué sur Itunes ou en commande sur le site du label. La réputation du monsieur n'étant plus à faire et ce petit jeu de piste m'amusant, je commande ledit objet ainsi qu'un live de Burgalat avec le groupe AS Dragon parut en 2001 dont j'avais entendu tellement de bien.

Avant d'évoquer ces disques, les présentations : Burgalat est né en Corse en 1963, fils de haut fonctionnaire, il apprend le piano jusqu'au jour où âgé de dix ans, il assiste à un concert de Pink Floyd et trouve sa vocation. Décidé à faire carrière, il fait ses armes comme producteur, notamment pour un groupe d'indus slovène Laibach, avant de développer son propre style. La musique de Burgalat est profondément encrée dans les années soixante, toutes les années soixante : la soul de Motown, la période yéyé, le rock progressif, tout ceci est peint avec malice et remodelé dans une atmosphère d'electropop et d'easy listening. Admettons-le, sa musique n'est pas forcément évidente d'accès, Burgalat étant avant tout producteur, ça s'entend : couche sur couche, nappes d'orgues, basses aériennes, textes chuchotés et longues envolées phoniques... on est plus proche de la musique de laboratoire que du power trio !

Mais toute présentation de Burgalat serait incomplète si l'on n'évoquait pas le Label Tricatel, bébé chéri de notre Chéri BB. Créé il y a une dizaine d'années, Tricatel est un label qui regroupe une trentaine d'artistes et dont le studio d'enregistrement se trouve à Paris. Petite entreprise artisanale, Tricatel suit son bonhomme de chemin sans dévier de sa route et de ses exigences. Parmi les artistes étiquetés Tricatel, on retrouve quelques vieux à l'instar de David Whitaker (arrangeur légendaire, Gainsbourg, le Comme d'habitude de Cloclo, Lee Hazlewood, Air, Daho, Eurythmics, ...), quelques succès comme Helena Noguerra, un album des High Llamas, l'américaine April March, ou encore Michel Houellebecq, Valérie Lemercier, ou le groupe AS Dragon dont nous reparlerons plus loin.

 

Comme précisé plus haut, mon choix s'est porté en premier lieu sur le dernier opus signé Burgalat : Chéri BB. J'ai trop peu de recul pour en faire une critique sérieuse, mais je peux livrer ici quelques premières impressions : le début de l'album surprend. Deux instrumentaux à tendance progressive devraient ravir l'amateur de claviers. A partir du troisième titre, Burgalat greffe des textes ; bien entendu il chante assez mal, même si sa voix me rappelle un peu celle d'Eno, sa musique aussi parfois... Le titre cinq est remarquable, This Summer night est une collaboration avec le légendaire Robert Wyatt (Soft Machine) qui prête sa voix sur ce titre soul, sucré, sexy, superbement arrangé et produit, réellement une pépite, comme le soulignait Manoeuvre dans sa critique de septembre. Bonne impression générale donc, même si parfois un peu hermétique et poussif dans les arrangements, plus spectorien que Spector, ce mélange d'électro, d'easy-listening fait tout de même mouche, quelque part entre Air, Gainsbourg, Philippe Katerine, Steevy Wonder ou les Temptations...

L'autre album sélectionné est un live qui témoigne de la rencontre de Burgalat et du groupe rock AS Dragon, fer de lance de Tricatel. A sa sortie en 2001, ce disque avait également reçu un accueil des plus chaleureux. C'était donc pour moi l'occasion de faire aussi connaissance avec AS Dragon qui comptait parmi ses membres un guitariste fort apprécié sur ce blog, le suédois Peter Von Poehl. Ce disque est intéressant en plusieurs points : d'abord c'est une live, donc pas ou peu de triche, puis le côté rock d'AS Dragon donne une autre dimension aux compositions de Burgalat. Encore une fois, il est un peu tôt pour donner un avis définitif mais la première impression est assez bonne, sans doute plus accessible que Cheri BB tout en gardant la « Burgalat's Touch », ce live est tout à fait recommandable pour une entrée dans l'univers Tricatel.

 

Burgalat est bel et bien un personnage à part de la scène francophone, un sens de la mélodie extraordinaire, un arrangeur et producteur de très grand talent, on retrouve son travail sur bien des albums, comme l'excellent disque de reprises de Gainsbourg de Mick Harvey (l'un des Bad Seeds de Nick Cave) sorti en 1995 et dont Burgalat avait signé les arrangements. La visite du site http://www.tricatel.com/ permet d'en apprendre un peu plus, de consulter quelques extraits sonores et vidéo ou éventuellement de passer commande d'un album ou deux...

Partager cet article
Repost0
4 octobre 2007 4 04 /10 /octobre /2007 18:04
Sans doute dégouté par mon post McCartney sur mon MP3, la Sonothèque a décidé de cesser son activité.
 
La Sonothèque, grosse enseigne brestoise de disques, DVD, affiliée au groupe Starter, a fermé définitivement ses grilles lundi 1er octobre, sur décision du tribunal de commerce de Brest (Ouf, le blog du canal n'y est pour rien !).
Je n’étais pas client du magasin mais cette fermeture ne peut laisser aucun mélomane indifférent et repose la douloureuse question de l’avenir des disquaires en général.
 
A l’heure ou la diffusion de la musique est très nettement facilitée par internet, quel intérêt le consommateur garde à fréquenter un disquaire ? On peut – presque – tout écouter sur internet, tout télécharger en payant ou en piratant ou encore acheter par correspondance. Du coup, pourquoi visiter un magasin de disques ? Le conseil du disquaire ? Des conseils, on en trouve à la pelle sur les blogs, les sites et encore les magazines pour les amateurs de support papier. En ce qui me concerne, je garde un plaisir tactile à me plonger dans cet océan de disques. J’aime le contact avec le personnel du magasin, on parle de disques mais aussi de l’actualité musicale locale, on partage ou on défend nos coups de cœurs. Le petit tour chez le disquaire reste pour moi un moment de bonheur.
 
Par ailleurs, la fréquentation des concerts est également en baisse. Les annulations de concert par manque de réservations deviennent de plus en plus fréquentes. Dernier en date : celui de Benjamin Bioley à la Carène (Brest).  
 
Aujourd’hui, à Brest, il reste donc, avec la FNAC et quelques petits indépendants, Dialogues Musiques qui affirme bien garder la tête hors de l’eau. Mais pour combien de temps encore ? 
 
Sources : Patrice Le Berre dans Le Télégramme paru le 3 octobre 2007.
Samedi, en pleine après-midi. Des clientes déroutées devant les grilles du magasin (à noter que le néon de l'enseigne brille toujours !)
Partager cet article
Repost0
26 septembre 2007 3 26 /09 /septembre /2007 22:32
Oui, c'est bien Paul à gauche - et non Sid Vicious en 1977.
 
Ca y est, j’ai téléchargé de la musique sur internet.
Hé Papy, faut se réveiller, on est en 2007, là ! Aujourd’hui TOUT LE MONDE télécharge de la musique. Et depuis longtemps déjà. Alors un article qui commence ainsi, y’a comme une petite odeur de moisi...
 
En fait, et ça serait sympa de me laisser finir, c’est la première fois que je télécharge sur un site payant ! C’est ça, aggrave ton cas, et raconte que tu es un émule du piratage !
Je crois que je vais museler l’italique si je veux avancer un peu.
 
Donc c’était il y a déjà 15 jours, je lis quelque part qu’un concert du bassiste gaucher est disponible uniquement en téléchargement sur i-tunes. Houpalà ! Voilà un cas de conscience pour un adepte du support physique. Plaçant au sommet de la hiérarchie, le glorieux vinyle, tolérant le CD pourvu qu’il soit dans un bel écrin digipack, je reste un opposant du téléchargement – payant – comme seul moyen de diffusion de musique enregistrée que les grands prédicateurs nous annoncent pour un proche avenir.
 
Mais que ne fait-on pas par amour ? Y compris l’amour de la musique ? Reniant – temporairement – mes convictions les plus intimes (attention, je ne suis pas encore prêt à me rendre en camping-car au plus beau festival du monde), je procédai au téléchargement d’un mini concert de McCartney. 6 titres enregistrés cet été lors du festival iTunes à Londres.
 
Tout se passe à merveille, y compris le débit de mon compte bancaire. Passé une première écoute directement sur le PC et ses enceintes idéales pour les musiques compressées, me viens alors l’envie de copier ma fraîche acquisition sur mon MP3 et là, c’est le drame ! Le lecteur refuse de lire les fichiers. Damned. J’appelle ma fifille qui possède un iPod (une joli bâton tout blanc et aveugle). « Pas de problème ! Ca marche ! » Me répond-elle avec un grand sourire, car la fifille aime les produits de marque et se délecte de pouvoir prouver leurs avantages. Nous découvrons bien vite qu’avec iTunes, ce n’est pas du MP3 que vous téléchargez mais du M4P.
Soupir…
Car votre serviteur n’a rien d’un bidouilleur : le moindre obstacle sur le PC et c’est la débâcle. Ou plutôt le repli stratégique car la bête – toujours votre serviteur, mais dit autrement – fait preuve d’une belle opiniâtreté et revient à l’attaque les premiers émois oubliés.
 
Bon, après quelques pénibles cafouillages j’y suis enfin parvenu. (pour les blaireaux de l’informatique, il faut en fait graver un CD sur le lecteur iTunes puis convertir ce CD en MP3 sur le disque dur). Mais quand même, je trouve un tantinet mesquin de mettre en vente un format qui ne soit pas standard mais visiblement réservé au seul lecteur de la marque.
 
Mais je n’ai pas parlé du concert de sir Paul :
 
Alors au programme :
  • Coming Up
  • Only Mama Know
  • That Was Me
  • Jet
  • Nod Your Head
  • House of Wax
 
Il est intéressant de noter la présence de quatre titres du dernier album, Memory Almost Full. Plus Coming Up (que je n’ai jamais aimé) et Jet (dont je ne suis pas fan). Hélas,les versions de Memory Almost Full ne présentent qu'un faible intérêt et me semble un brin en deçà des originaux. A noter que Paulo a tout de même délivré un set particulièrement musclé pour un homme de 65 ans prouvant que la scène et le rock, c’est toujours son truc.
See you, Paul !
Partager cet article
Repost0
10 septembre 2007 1 10 /09 /septembre /2007 23:29

Lu sur un blog, un court "hommage" à Pavarotti. Dans la série "plus c'est court, meilleur c'est"

http://zicdelanmil.over-blog.com/article-12208515.html

Sinon, vous l'avez remarqué, le blog tourne un peu au ralenti ces jours-ci. Normal, la rentrée nous retrouve tous les trois bien accaparés...  Nous devrions retrouver le rythme dès le mois prochain !

Philippe

Partager cet article
Repost0
15 juillet 2007 7 15 /07 /juillet /2007 14:05

Paul McCARTNEY- MEMORY ALMOST FULL

Par Patrick Eudeline

Voici du nouveau sur notre dossier consacré au dernier album de Paul McCartney. Cette fois ci, c’est encore dans Rock&Folk (n°480 d’août 2007), mais c’est Patrick Eudeline qui s’y colle.
 
Patrick Eudeline, c’est un personnage : A mi chemin entre le Dandy et le post punk, c’est le rock critic dans toute sa splendeur. Le look, les fringues et sur l’ATTITUDE sont des valeurs de tout premier ordre, au même rang que la musique elle-même. On peut contester cette assertion, mais elle a le mérite de se tenir et d’être bien étayée par l’auteur.
 
Lorsque Patrick Eudeline passe à la télé (ça arrive, tard dans la nuit), on ne comprend généralement pas grand chose à ce qu’il dit et semble être sous influence. Lorsqu’on lit Eudeline, c’est le contraire : de l’à-propos, de l’humour au service d’une écriture vivante et structurée.
 
Concernant McCartney, je m’attendais à un massacre de la part de l’élégant journaliste, qui ne se fait jamais prier pour tailler un costard, même à ceux qu’il aime.
 
Mais voilà que l’homme commence avec un titre déjà provocateur : « Les Beatles, c’était lui ».Ca démarre fort.
 
Morceaux choisis donc : Séparé de sa femme, de son label historique, hanté par l’inéluctabilité de l’âge, le gaucher livre un magnifique disque d’ancien. Tout en conservant sa supériorité mélodique ». You know what ? Il a tout compris, Patrick Eudeline !
 
Plus loin : « décidément… Je pardonne tout à McCartney. Et depuis très longtemps. Et même de porter des chaussures en tissu genre Méphisto (il est végétarien.. pas de cuir) alors qu’on l’a aimé en Anello&Davide. De donner des cours de cuisine à la télé anglaise (si). Oui, je lui pardonne tout. Parce que je ne comprend pas encore l’étendue de son talent. Que son œuvre m’en apprend tous les jours. Et que je crois que je ne comprendrai jamais. Comment a-t-il pu ? »
« Les Beatles, c’était lui. Dès 1966. Avec le concours épisodique, certes, de quelques chansons géniales de lennon. De temps en temps. Ou d’un grand moment de Harrison… Il faudra, un jour, réécouter les Wings, Le « Liverpool Oratorio ». Et même les choses des maudites années 80. Toute l’œuvre qu’il laisse. Et la réévaluer.
C’est que « Memory Almost Full » est un album conceptuel. Un album d’urgence. Douloureux et introspectif. C’est l’album d’un vieil homme. Un Macca qui se teint les cheveux, suit un régime strict mais se voit sombrer bien sûr de jour en jour. Un Macca qui est seul… Un Macca qui, depuis plusieurs années, ne fait finalement quasi, presque, que des disques où il retourne vers son propre passé, sur le miracle Beatles. Des où il traque son identité, et le mystère profond derrière toute chose. Toute chose et lui-même.. Il va mourir. Cela approche, Il le sait. Et se presse. Histoire de tout donner avant la fin. Mémoire presque pleine. Celle des ordinateurs, bien sûr. Celle de chacun de nous en ce monde numérisé et vercommuniquant qui nous abreuve d’information jusqu’au Crash. Mais surtout… la propre mémoire de McCartney. Qui s’accroche à ses racines, à ce qu’il est fondamentalement, avant qu’il ne soit trop tard. C’est l’album que tous les vieux devraient s’attacher à faire. Un album d’adulte… At the End Of The End… De la poussière. Et des larmes. Mais quelques disques. Au moins.
Patrick Eudeline - Rock critic, écrivain mais aussi musicien !
 
 
Partager cet article
Repost0